top of page
Le Chapitre: Image
HISTOIRE (SIMPLIFIEE) DU CHAPITRE
Le Chapitre: À propos de nous
L’Histoire de Saint-Paul-de-Fenouillet et de son monument emblématique est étroitement liée à l’Histoire de France.
VIII siècle : Les Fenouillèdes sont, comme le reste de la région, dévastés et ravagés par la violente occupation sarrasine.
IX siècle : Charlemagne refoule les maures au-delà des Pyrénées. Il déclare, pour revitaliser le pays, vouloir élever sur ces terres ravagées de nombreux monastères. De cette époque date l’installation des premiers moines bénédictins venus d’Espagne dans un établissement consacré à Saint-Paul (la ville de Saint-Paul de Fenouillet s’appelle alors Monédaria). Cette abbaye bénédictine est liée à l’abbaye Sainte-Marie d’Alet. Les habitants de Monédaria reconnaissants envers les moines civilisateurs donneront à la cité le nom de Saint-Paul.
XIII siècle : 11 mai 1258 traité de Corbeil.
Jacques I (le conquérant) renonce en faveur de Saint Louis à tous ses droits sur les territoires au-delà des Pyrénées (sauf Montpellier et le Carladez).
Saint Louis renonce à tous ses droits sur les territoires de la Péninsule Ibérique ayant dépendu de Charlemagne (la Marche d’Espagne).
Ce traité fixe la frontière entre le royaume de France et l’Espagne, au sein de la vallée de l’Agly.
Par exemple Estagel, Montner, Cases-de-pène, Tautavel, Vingrau restent Catalans tandis que La Tour de France, Bélesta-de-la-Frontière, Rasiguères, Planèzes, Caramany et Cassagnes intègrent le royaume de France.
De nombreuses constructions militaires (châteaux et tours à signaux) sont érigés pour surveiller les ennemis éventuels.
XIV siècle : l’édifice roman est transformé en architecture gothique. Les murs sont percés et les huit chapelles latérales construites.
1317 : Le pape Jean XXII élève l’abbaye au rang de collégiale rattachée au diocèse d’Alet. Ceci est important car la collégiale dépend directement de l’autorité du pape.
Les quinze chanoines peuvent participer à l’élection de l’évêque d’Alet. Ils se réunissent en chapitre. Le premier doyen de Saint-Paul, Arnaud de Verdale deviendra évêque de Maguelone.
Les trente auxiliaires assurent la gestion économique des prébendes (revenus des biens de la collégiale). Ils n’ont pas droit au chapitre.
1358 : construction d’un rempart plus conséquent.
XVI siècle : 1523 – 1544 : les guerres que se livrent François I et Charles Quint se traduisent souvent par des incursions des troupes espagnoles en Fenouillèdes. Ces raids se terminent par des destructions et incendies ainsi que par des sévices sur la population (dénominations actuelles en Fenouillèdes : Crémade, Mas Cremat).
1542 : Saint-Paul assiégée par la troupe catalano-aragonaise refuse de se rendre (elle a confiance en la puissance de ses remparts). La ville est prise, à nouveau incendiée, les remparts sont en grande partie détruits.
1545 : reconstruction des remparts
XVII siècle : 1659 : Traité des Pyrénées. Le Roussillon devient français.
Le traité des Pyrénées formalise une paix conclue entre la couronne d'Espagne et la France à l'issue de la guerre franco-espagnole. Il est signé le 7 novembre 1659 sur l'île des Faisans, au milieu du fleuve côtier Bidassoa qui marque la frontière entre les deux royaumes dans les Pyrénées-Atlantiques. Les rois Louis XIV et Philippe IV y sont représentés par leurs Premiers ministres respectifs, le cardinal Mazarin et Don Luis de Haro.
Il met fin à 24 ans de guerre, commencée en 1635 dans le cadre de la guerre de Trente Ans (1618-1648), et ayant continué durant la Fronde.
L'Espagne cède à la France le Roussillon, la haute Cerdagne, presque tout l'Artois et diverses places de la frontière des Pays-Bas. La France restitue la Lorraine à son duc, Charles IV. Condé est gracié et réintégré dans ses biens et titres. Louis XIV doit épouser l'infante Marie-Thérèse, qui renonce à la couronne d'Espagne moyennant une dot de 500 000 écus d'or.
​
Durant le « grand siècle », la collégiale va être profondément transformée et embellie. Deux personnalités vont, à Saint-Paul, marquer ce siècle : Nicolas Pavillon (évêque d’Alet) et Armand de Bourbon (gouverneur du Languedoc).
Le Chapitre: Citation
Nicolas Pavillon:
Né le 17 novembre 1597 à Paris, il fait des études de théologie en même temps que Vincent de Paul dont il sera le bras droit et le protégé. Ordonné prêtre à trente ans, il est ensuite nommé évêque du petit diocèse d’Alet (Aude) par Richelieu.
Sa volonté de réformer les mœurs se heurte aux nobles locaux qui portent leur grief devant le parlement de Toulouse. Un arrêt du Conseil du Roi met fin à cette querelle. Il parvient alors à convertir le Prince de Conti qui abandonne sa vie libertine et se prête à la pénitence et la méditation.
Il s’attache aussi à l’évangélisation et à l’enseignement élémentaire des populations rurales (avec création d’une école de garçons et une école de filles).
Il va également s’intéresser au développement économique du diocèse.
Le Chapitre: Citation
Ainsi, à Saint-Paul de Fenouillet, il va initier la construction d’un canal (canal des « moines », aujourd’hui toujours utilisé sous le nom de canal « Rapidel ») pour l’irrigation et la fourniture de l’énergie nécessaire au fonctionnement des moulins à grains et huile qui seront construits. Souvent présent à Saint-Paul, il intervient dans le fonctionnement de la collégiale (quelques problèmes de mœurs).
Il décède le 8 décembre 1677. Il repose dans le cimetière d’Alet sous une simple dalle sans nom.
Le diocèse d’Alet était un des plus petit et plus pauvre de France. Un proverbe occitan encore utilisé de nos jours exprime cette idée de pauvreté. « La misero d’Alet pertout se met ». Traduction : La misère d’Alet s’insinue partout.
Le Chapitre: Citation
Armand de Bourbon :
Né à Paris le 11 octobre 1629, fils d'Henri II de Bourbon Condé et de Charlotte Marguerite de Montmorency, deux des plus illustres familles du royaume, Armand a pour parrain le Cardinal de Richelieu.
Il se destine à l’état ecclésiastique et devient abbé de Saint-Denis puis de Cluny en 1642.
Il participe en 1650 avec Condé au mouvement de la Fronde des Princes, contestation de l’autorité royale, destiné à renverser Mazarin. Il est arrêté et emprisonné pendant treize mois. En 1651, Mazarin part en exil.
En 1653 Armand de Bourbon Conti fait sa soumission au roi Louis XIV et est gracié.
Le Chapitre: Citation
Mazarin de retour, il se réconcilie avec lui et épouse sa nièce Anne Marie Martinozzi le 21 février 1654.
Il aura deux fils: Louis Armand de Bourbon et François Louis de Bourbon.
Devenu gouverneur du Languedoc, il se retire à Pézenas, se lie d’amitié avec Molière et devient son protecteur.
En 1655, sous l’influence de Nicolas Pavillon, il opère une conversion. Il se prête alors à la pénitence et renonce à sa vie libertine.
Il vient souvent à Saint-Paul ou il possède une maison. Il aide financièrement la collégiale qui est en plein travaux d’embellissement.
Il meurt le 21 février 1666 à l’âge de trente-sept ans (de maladie liée à sa vie libertine) à la Grange des Prés à Pézenas.
Le Chapitre: Citation
Le Chapitre: Image
Le maître-gipier Jean Sabatier va réaliser les décors sculptés en plâtre (avec le gypse (guich) de Lesquerde. Connu depuis l’antiquité, l’art de modeler le plâtre atteint son apogée avec Jean Sabatier de Montpellier. Vers 1660, il va réaliser un imposant programme iconographique, statues, médaillons, cadres et tableaux aux thèmes religieux, motifs floraux, bas-reliefs, des frises. Cet ensemble constitue une des plus riche et importante réalisation dans le Languedoc. Ceci en fait la richesse et l’intérêt patrimonial du Chapitre de Saint-Paul.
La construction du dôme-clocher heptagonal, emblème de notre cité vient compléter ces travaux.
​
Les monuments historiques et la municipalité Saint-Paulaise envisagent une deuxième tranche de travaux pour restituer à la chapelle son aspect du XVII siècle.
Le Chapitre: Citation
Le Chapitre: Bienvenue
1791 : Les moines doivent prêter serment de fidélité à la République. Certains refusent et partent en exil. Antoine Sembiat, doyen de la collégiale, assermenté, devient le premier maire républicain de Saint-Paul
​
1792 : Vente de l’abbaye comme bien national. La collégiale est profanée et saccagée. L’église est transformée en écurie et fenil. Le bâtiment est particulièrement défiguré. Le chapitre tombe dans l’oubli.
1985 : la ville de Saint-Paul (maire P Estève) achète le Chapitre
1989 : Classement en monument historique
1996 : séisme, dégâts importants sur la structure et les gypseries.
2017 : première tranche de travaux de restauration (consolidation de l’édifice).
Source : Le « Chapitre » de Saint-Paul-de-Fenouillet par Geneviève Gavignaud -Fontaine édition Orpèges Montpellier 2013
​
​
La tuile du Chapitre :
En 1964, à l’occasion de travaux de révision de toiture, une tuile gravée est découverte sur la faîtière.
Texte en occitan :
Perque nou pagoum pas taille les ribaus das capeillas tapla dormoum an las fennos commo pauris parrouquias Le 10 de may ses fayt 1674
Traduction :
Pourquoi les « ribauds » de moines ne payent-ils pas d’impôts ? Ils dorment aussi avec les femmes comme de pauvres paroissiens. Fait le 10 mai 1674
Ceci nous amène à formuler quelques suggestions.
Au XVIIème siècle, peu de gens du peuple savent écrire. De plus, ce texte présente une syntaxe relativement correcte. Son réalisateur possède donc un bon niveau d’instruction. Gravé avant cuisson, plusieurs personnes en ont eu connaissance avant la pose de la tuile sur le toit. Alors, acte gratuit ou reflet d’un sentiment de lassitude ?
Nous mettrons ce graffiti en parallèle avec des extraits du « Guide Historique et Pittoresque des P-O » de M Pierre Vidal, sous bibliothécaire de la ville de Perpignan, 1879.
Dans son écrit, M Vidal se réfère à un ouvrage de 1739 « Vie de Monseigneur Pavillon » sans nom d’auteur.
"Pas plus que les moines de l’ancienne abbaye, les chanoines du Chapitre ne brillaient en général par la pureté de leurs mœurs. Nicolas Pavillon, qui occupa le siège épiscopal d’Alet pendant une grande partie du XVIIème siècle eut toutes les peines du monde à maintenir le bon ordre parmi eux.
C’est ainsi que pendant un séjour qu’il fit à Saint Paul, il se vit obligé de faire arrêter un des chanoines qui, au vu et au su de tout le monde, avait des fréquentations scandaleuses avec une femme dont le mari s’était, pour cette raison, retiré à Carcassonne, lieu de sa naissance".
Cette tuile est exposée au musée Arts et Traditions au Chapitre.
Le Chapitre: Citation
Le Chapitre: Image
bottom of page